La guerre commerciale initiée par Donald Trump dès 2018, intensifiée en 2025, relève à la fois de motivations conjoncturelles et structurelles, mais présente une nette évolution vers une transformation durable de la politique commerciale américaine. Initialement motivée par la volonté immédiate de réduire le déficit commercial avec la Chine, satisfaire des objectifs électoraux internes, et répondre au contexte économique favorable des États-Unis, cette stratégie protectionniste, basée sur des hausses tarifaires massives, s’est progressivement ancrée dans une vision à long terme visant à réindustrialiser le pays et à freiner l’ascension technologique et économique chinoise. Cette approche, poursuivie sous l’administration Biden puis radicalisée lors du second mandat de Trump (2025), marque une rupture profonde avec l’ère du libre-échange multilatéral et traduit un nouveau consensus bipartisan autour d’un protectionnisme offensif et défensif, visant à restructurer durablement les chaînes d’approvisionnement mondiales au profit des États-Unis, malgré les coûts économiques à court terme et les tensions diplomatiques avec ses partenaires historiques.